jeudi 24 juillet 2014

Miss Terre (extrait)

 Titre. Quel titre? Un titre pour un voyage. Quelque part. Dans un coin obscur de ma mémoire. De la mémoire. Ne suis-je pas un produit de l’existence? L’aboutissement inachevé d’une montagne de conflits et de rêves sommairement réalisés. Une erreur née d’un désir. Ou d’une poursuite. Que la civilisation est compliquée! Titre. Un support indispensable pour un lancement dans l’imaginaire. Un cheminement. Car j’ai peur de me perdre dans le désert. Le désert des mots. Où le verbe est impersonnel et l’adjectif inqualifiable. J’ai besoin de savoir... Alors je choisis. J’ai choisi. Et je suis condamné à choisir. J’aurais préféré me laisser choisir. Pour oublier le produit que je suis. Cette masse grasse engendrée par des idées grasses. Pour survoler et arracher à la terre les mots d’aucune expérience. Des mots vierges. Des mots véhiculant aucun désir de survie. Mais tout cela n’est qu’une illusion. Ou une tentative pour un renouveau. Vous êtes fou, dirait ma concierge. Pourquoi pas, je lui répondrais. Qu’est-ce qui est sérieux en ce bas monde? Rien. Le fait de traiter le monde de bas prouve bien que le monde n’est pas sérieux. Et ce n’est pas moi qui l’ai traité ainsi. De bas. De bas monde. Mais vous avez choisi, répliquerait ma concierge. Non, j’ai été condamné à choisir, je lui expliquerais. Bref! Solution facile pour fuir la réalité. Fuite de la réalité. Fuite du singe lors d’un coup de feu. Et nous sommes tous des singes. Du plus grand au plus petit. Que de de phrases identiques répétées en une vie! Que de gommes faudrait-il pour effacer des  livres toutes les idées manipulées?...